La motivation

La motivation

(Écrit par Lise Dalpé, colloque multidisciplinaire 20 octobre 2017)

Lorsque l’on m’a demandé si j’étais intéressée à préparer une conférence sur la motivation, j’ai accepté tout de suite dans un élan de joie,  oh oui, la motivation je connais… mais pourquoi ?

Intéressée, oui parce que dans ma nature profonde j’aime la vie et les gens, parce que dans ma vie de tous les jours il est important pour moi d’être motivée et d’encourager ma famille à garder le cap sur le bonheur et d’être heureux, de faire au meilleur de sa connaissance à chaque moment et d’être satisfait.  Parce que dans ma profession d’enseignante et de thérapeute il va de soi que l’intégrité est essentielle pour les étudiants autant que pour les clients, « les bottines doivent suivre les babines » ou comme le disent si bien les autochtones, «marcher sa parole» et,   par conviction profonde, pour transmettre un message positif de la simplicité du moment présent où tout est possible quand on y croit !

Et j’ai réfléchi comment l’exprimer, lui donner en mots,  un habit portant ma couleur, définissant selon ma vision, son origine et son potentiel; chercher la meilleure façon de l’imager de lui donner une forme puisque c’est de l’énergie canalisée qui permet à la pensée de se concrétiser dans la matière, la motivation c’est partir d’un désir, d’une idée, d’un senti, d’un élan, c’est toute une histoire,  un beau projet, une réalisation et finalement c’est faire ressortir la quintessence de l’accomplissement !

La motivation c’est la voix silencieuse en soi, c’est le moteur de l’action, l’essence de la réalisation. C’est l’explication logique, la raison, la valeur que l’on attribue à un choix, se motiver c’est justifier une décision, clarifier une situation et prendre position d’une manière positive pour réaliser ou mettre un terme à un projet.

Être motivée

À plusieurs reprises dans ma vie, la motivation a été une porte à ouvrir de l’intérieur pour accepter les expériences proposées par la vie, expériences qui laissent dans leur sillon une sagesse par la compréhension, les messages du corps par la maladie qui réveillent l’âme et l’esprit à construire un futur agréable et les blessures émotionnelles  sentimentales, familiales ou amicales qui donnent force et courage dans le retour à soi; l’amour est donc bien branchée à la motivation et à ces belles énergies qui nous poussent se dépasser.

Trouver en Soi, l’énergie pour accomplir un travail demande en effet de prendre position et de « choisir » de le faire, c’est l’accès au plaisir de faire quelque chose parce que ça rend heureuse et d’en reconnaître sa capacité procure le plaisir !

Ce qui est accompli par pur plaisir, dans la joie en participant au jeu de la Vie elle-même,  renvoie à la gratitude envers Soi et nourrit en boucle cette source d’énergie en un mouvement tout comme la marée !

Jouer avec les mots

En préparant cette conférence, je me suis amusée, à jouer avec les sons, avec la phonétique, le mot et le verbe et si l’on décortique motivation, déjà à l’intérieur du mot motivation, elle porte sa signification profonde, elle prend tout son sens :

Le mot motivation contient « mot » de son origine latine « muttum » qui signifie « grognement »,  loin d’être un son sans forme,  le mot est un élément de la langue constitué de sons, un ensemble phonétique, un processus de la communication humaine, le mot c’est justement sortir du mutisme pour s’exprimer.

C’est le mot qui donne de la valeur, un sens, qui constitue dans sa succession une phrase,  qui donne la couleur, l’orientation ou la vibration d’un sentiment, d’une émotion… c’est son expression, sa manifestation.

  • Puissance du mot : puissance : donner du pouvoir, influencer
  • Force du mot : construire, vibrations des mots : portée

Si nous allons un peu plus loin en ajoutant le phonème iv « motiv » on pourrait s’amuser un peu et lui ajouter devant loco pour la faire bouger… ou simplement un e pour un nouveau mot motive qui devient un verbe conjugué au présent mais tout court motiv est souvent associé à leit; il est souvent dit d’une personne qu’il est un modèle à qui l’on réfère, ou d’un sentiment que l’on nomme thème conducteur qu’il  est son «  Leitmotiv »… et qui donne un élan d’agir et le traduire « let’s go » pour encourager comme il résonne souvent au Centre Bell  pour les joueurs du Canadien !

Et regardant la fin du mot motivation, on y retrouve le suffixe « ation » suffixe qui marque l’action, qui permet au verbe d’être en mouvement,

C’est le verbe qui devient le mot, qui passe à l’action motiver-motivation; accélérer-accélération, activer-activation, différencier-différenciation, centrifuger-centrifugation, implanter-implantation, préserver-préservation, programmer-programmation, réanimer-réanimation…

C’est l’animation, c’est l’influence de l’être qui agit. 

Motiver le verbe,

 « verbe », d’origine du mot latin « verbum» qui signifie parole, expression de la pensée par les mots :

  • Le verbe exprime l’état du sujet   «  Je suis heureuse »
  • Une action réalisée (voix active) action sur lui-même « J’exprime ma motivation dans une conférence »
  • Ou subie (passive) par le sujet « Ils m’écoutent parler de motivation »

Motiver dans sa définition c’est fournir des motifs pour justifier un acte (motiver une visite, un refus),

  • Un motif est une raison d’ordre intellectuel qui pousse à faire quelque chose : justifier, expliquer, un geste, un comportement.

Le verbe motiver « er » est à l’infinitif présent, la forme du verbe qui ne porte pas de marque de personne, de nombre et de temps, on le reconnaît à sa terminaison (-er, -ir, -oir, ou -re.).  

Une ouverture à l’infini dans le moment présent, une possibilité de se mettre en mouvement, d’encourager une foule et de vivre cet instant !

Cependant, il existe des verbes où le passage à l’action s’exprime autrement : aimer-amour, agir-action,  bercer-berceuse, grandir-grandeur, quant aux verbes

Avoir : avoir de la motivation

Être : être motivé

Pour mieux la qualifier, on dirait que l’action est motivée par une source

Intérieure «  être motivé » ou par une source extérieure «avoir de la motivation». 

La motivation quant à elle, se distingue de l’action, la précédant comme le déploiement d’une énergie qui donne un potentiel à un désir, à un besoin, à une émotion.   

Un bel exemple de motivation

Georg Christoph Lichtenberg, (1742-1799),  philosophe écrivain et physicien allemand 17e enfant d’un pasteur né le 1er juillet 1742, chute à l’âge de 8 ans (déformation de se colonne vertébrale) décès père 1751 (9 ans)  passionné par l’étude, il obtient une bourse en 1763, décès mère 1764, malgré son infirmité, il connaît du succès auprès des femmes et devient père de plusieurs enfants. 

Dans le cadre de ses activités scientifiques sur le calcul des probabilités, l’électricité il introduit en Allemagne l’usage du paratonnerre (inventé par Benjamin Franklin en 1752),  (Les figures de Lichtenberg : découvertes en 1777, (arcs, étoiles, arborescences, etc. …) se forment autour des électrodes des appareils électriques ou près des points d’impact de foudre) il participe avec Goethe à la théorie des couleurs et devient membre de la Royal Society en 1793.  Il passe à la postérité pour son œuvre de 8100 pensées dans une œuvre fragmentaire désignée sous le terme d’aphorismes (aphorisme. Phrase qui résume en quelques mots une vérité fondamentale) Un cratère lunaire porte son nom et plusieurs écrivains se sont inspirés de son œuvre.

Il écrit : « Rien n’est plus insondable que le système de motivations derrière nos actions. ».

Ils ont dit de Lichtenberg :

Goethe : Johann Wolfgang Von Goethe, écrivain allemand 1749     « Les écrits de Lichtenberg peuvent nous servir comme de la plus merveilleuse lanterne magique : là où il rit, c’est qu’un problème se cache. »

Karl Kraus : écrivain autrichien 1874-1936 « Lichtenberg creuse plus profondément que tout autre, mais ne remonte pas à la surface. Il parle sous terre. Seul l’entend qui soi-même creuse profondément. »

Que l’on songe à Newton, Franklin, Einstein, Hippocrate, Socrate ou Léonard de Vinci leur recherche personnelle est une source d’inspiration pour  leur véritable motivation, était-elle en fait de permettre l’éveil de la conscience et  l’évolution de l’homme ?

Histoire du concept de la motivation

La notion de motivation existe déjà au temps de Platon dans la division tripartite de l’âme, dans les besoins physiques (épithumia), l’élément du centre (thumos) au service de la raison (noos).  En utilisant le vocabulaire psychologique moderne, on peut dire que l’émotion est la charnière entre le désir et la raison.   

Le point de vue général de la philosophie antique (eudémonisme) considère que la recherche du bonheur est l’exigence impérative à la base de la motivation.  Au Moyen-âge, le type d’organisation est en relation avec le métier, par exemple, l’artisan menait son œuvre du début à la fin et à son rythme (motivation intrinsèque, donc intérieure, en Soi). 

Plus tard on assiste à la création d’ateliers et d’entreprises, le mode d’organisation change, la motivation des salariés diminue en conséquence, l’organisation et la gestion.  Kant, philosophe allemand 1724-1804 influencé entre autres, par les écrits de Platon, s’est posé trois questions auxquelles l’ensemble de sa philosophie s’est efforcée de répondre :

  1. Que puis-je connaître ?
  2. Que dois-je faire ?
  3. Que m’est-il permis d’espérer ?

Kant exprime deux origines de la motivation; la première le devoir et la seconde la satisfaction du désir ou motivation sensible.  Dans son journal, il considère la liberté intérieure comme la caractéristique d’une motivation fondamentale  «Il est vrai qu’il y a en nous une force propre qui se donne à elle-même sa direction et ne la reçoit qu’autant qu’elle le veut».  Cette force fait référence à l’âme ayant pour vassales (Au M.âge, sous la protection d’un Seigneur plus puissant) les différentes puissances de l’être et ses motivations.

Au début du XXe siècle, Le taylorisme (basé sur le rendement et la motivation sur le salaire) aussi appelé organisation scientifique du travail (OST)  porte le nom de l’ingénieur américain Frederick Winslow Taylor (1856-1915) est l’une des composantes du travail à la chaîne mis en place dans l’industrie automobile par Henry Ford (fordisme).

Les conséquences sévissent encore dans nos entreprises bien que l’on sache aujourd’hui que le salaire n’est pas un facteur de motivation mais un facteur de satisfaction et que le travail à la chaîne (l’esclave) implique une exécution passive sans implication personnelle, on est bien loin de l’artisan.

Au milieu du XXe siècle, la motivation est étudiée en France par la psychologie des tendances, voisines de l’instinct « tendances primitives …  tendances sociales.

La motivation se manifeste habituellement par un déploiement d’énergie, le comportement individuel s’exprime, à la même ambition, par des réflexes différents  et force à découvrir la composante particulière chez l’un et l’autre.  Ce qui revient à dire que l’on ne peut parler de motivation sans se situer dans un cadre conceptuel ou théorique de l’individu et dans une forme ou une autre et trouver la différence. 

Selon une autre optique, les intérêts subjectifs existeraient avant l’entrée en scène de la motivation ayant pour seul rôle de mobiliser l’individu entre ces préférences et les buts proposés. 

En 1943, la théorie de la hiérarchie des besoins d’Abraham Maslow hiérarchise les besoins et dit que plus on monte de niveau dans la pyramide plus la motivation est importante et que ces besoins ont une structure multidimensionnelle ainsi le niveau de satisfaction des besoins n’est pas le même et se fait selon une suite logique.

Plusieurs théories ont vue le jour et mené à des études parfois critiquées parfois adoptées, cependant il existe trois facteurs qui retiennent l’attention : les besoins d’existence, de sociabilité et de croissance.

Existence qui se traduit deux catégories de base de la pyramide de Maslow sécurité et besoins physiologiques, influencé par la rémunération et les conditions de travail;

Sociabilité qui se traduit par un besoin d’amour et d’appartenance, d’un besoin d’interaction et de reconnaissance au sein d’un groupe;

Croissance qui se traduit par un besoin de s’épanouir, de faire preuve d’ambition pour accomplir de nouvelles choses et grandir en tant qu’individu  en réalisant ses objectifs.

On a également établi des degrés de motivation, de satisfaction ou de conviction dans la motivation extrinsèque dans la recherche de l’appréciation positive par exemple du professeur ou d’un diplôme.  Le plaisir est le critère central du système hédonique par le renforcement qui s’appuie sur l’évitement de la douleur et la recherche du bonheur et du plaisir à moindre frais, le renforcement positif est optimisé quand il y a récompense et le renforcement négatif amène une personne à réagir ou se comporter d’une manière à éviter des conséquences désagréables.

8 astuces pour retrouver votre motivation

1. Écrire ce que vous désirez

Écrire sur papier vos objectifs peut vous aider à les visualiser et à réfléchir réellement à ce que vous voulez accomplir. Où vous voyez-vous dans cinq ans? Qu’est-ce que vous aimeriez faire avant d’atteindre 30, 35 ou 40 ans?

2. Faire ce que vous aimez

Ne vous imposez pas de faire des choses que vous n’aimez seulement parce que «ce serait bien vu». Faites-vous une liste de tâches que vous aimez accomplir, qui vous procurent du plaisir et surtout, faites-le pour vous.

3. Apprendre à dire «non»

À égalité avec le point 2, celui-ci est aussi d’une grande importance. À dire oui tout le temps à tout et n’importe quoi, vous finirez par vous oublier et pire, vous vous surmènerez. Une liste de 320 tâches à faire pour hier n’a jamais été motivante. C’est juste stressant.

4. S’entourer de positif

Une grande proportion de la population est malheureuse. Vous n’avez qu’à lire les commentaires sur Facebook pour en avoir la preuve. Pour retrouver votre motivation, vous devez éviter ces gens pessimistes. Entourez-vous de gens qui partagent vos aspirations et qui vous élèveront, non le contraire. Se motiver par procuration, c’est déjà un bon bout de chemin de fait.

5. Ne pas se comparer

Il y aura toujours des gens «meilleurs» que vous, qui possèdent une plus grande expérience. Ce qui est merveilleux, c’est que leur expérience de vie ne vous enlève rien. Comparez-vous à vous-même et regardez ce que vous avez accompli dans les dernières années. Où étiez-vous ne serait-ce qu’il y a deux ans de cela?

6. Éviter les excuses

Si vous attendez d’avoir le temps ou l’argent pour accomplir ce que vous voulez, vous ne le ferez jamais, il faut accepter qu’on ne puisse pas tout contrôler et que même si vous essayez, des imprévus surviendront. C’est certain. Alors mieux vaut sauter dans le vide tout de suite, non?

7. Bouger

De simplement pratiquer une activité physique quelques fois par semaine peut vous aider à sortir de votre tête et canaliser votre énergie sur votre bien-être et votre corps. Vous pourrez ainsi avoir des pensées claires sur ce que vous voulez et l’énergie nécessaire pour accomplir vos tâches.

8. Aménager votre environnement

Un environnement gris, c’est ordinaire et absolument pas motivant. Vous pouvez toutefois aménager votre espace de travail pour qu’il vous ressemble et que vous puissiez y passer des heures sans vous démotiver. Ajoutez-y une petite touche personnelle comme des photos ou des objets colorés!

Les bonnes intentions et la motivation sont loin d’être suffisantes pour atteindre vos objectifs. Que vous souhaitiez changer d’emploi, acquérir de nouvelles compétences ou développer une expertise, vous devrez apprendre à transformer votre motivation en détermination. Comment y arriver?

Vous est-il déjà arrivé d’être motivé à entamer un processus d’amélioration, mais de l’avoir finalement abandonné par manque de volonté? C’est que vous n’aviez pas véritablement décidé mentalement de vous engager à 100 %.

La motivation est un aspect important de tout processus de changement, mais elle ne suffit pas à faire bouger les choses. La motivation ne remplace pas la volonté; il est indispensable de VOULOIR pour passer à l’action! Le degré de détermination à entreprendre une démarche est très souvent ce qui fait la différence entre les personnes performantes et les autres.

La motivation vient dans l’action

Pour s’engager véritablement, il est nécessaire de donner sa parole… et de la tenir. Nous sous-estimons souvent l’impact psychologique de ce comportement. Ne pas tenir ses engagements nous fait perdre notre confiance en soi, notre estime et le respect de soi. C’est sans compter l’image que nous projetons aux autres; ne faisons-nous pas plus facilement confiance à une personne qui tient ses engagements?

Voici quelques astuces pour augmenter votre niveau d’engagement et de détermination, et diminuer les risques d’abandons :

1. Avant de promettre de vous engager dans une démarche, assurez-vous de pouvoir réellement tenir la cadence, et acceptez les éventuels sacrifices que vous devrez faire.

2. Une fois votre décision prise, considérez-la comme la plus importante que vous ayez prise, et comportez-vous comme si votre vie en dépendait.

3. Mesurez les conséquences à ne pas atteindre vos objectifs. Qu’allez perdre à court, moyen et long terme? Nous sommes souvent plus sensibles à ce que nous perdons qu’à ce que nous gagnons.

4. Visualisez les bénéfices et imaginez la satisfaction que vous obtiendrez lorsque vous aurez atteint vos buts. Le cerveau ne fait pas la différence entre la fiction et la réalité.

5. Trouvez un partenaire ou un groupe avec qui partager vos ambitions. Il est toujours plus facile de réussir à plusieurs que tout seul.

6. Mettez sur papier vos objectifs ainsi que les actions à réaliser pour les atteindre. Il faut environ 37 secondes au cerveau pour oublier une idée… Les paroles s’envolent, les écrits restent!

7. Récompensez-vous le plus souvent possible pour les actions qui vous rapprochent de vos buts. L’être humain a besoin d’encouragements pour progresser, surtout si les résultats sont longs à venir.

8. Planifiez, et fixez des rendez-vous avec vous-même. Ne les manquez sous aucun prétexte; vous êtes la personne la plus importante.

9. Faites-vous confiance et soyez patient. Pensez à tout le chemin que vous avez déjà parcouru depuis votre naissance, tous les apprentissages que vous avez accumulés au fil des années.

10. Rappelez-vous qu’en faisant preuve de persévérance, vous déclencherez une chaîne interminable d’événements positifs qui vous encourageront à continuer et garder le cap.

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